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Alors qu'il vient de conclure une enquête à Bruxelles, Maigret, fortement intrigué par le comportement d’un homme, le prend en filature. Celle-ci le conduit à Brème où l’homme, découvrant que sa valise a été remplacée par une autre, se donne la mort. Lancé dans une recherche que guide la curiosité, Maigret suit son intuition et entreprend un long périple, entre Bruxelles, Neushantz, Brême, Reims et Liège. Il rencontre finalement les participants d'une soirée qui a mal tourné alors qu’ils étaient étudiants à Liège, et qui traînent depuis un lourd fardeau. Le pendu de Saint-Pholien devient alors le récit d’une histoire pitoyable, sur fond d’errements de jeunesse, de remords et de honte.

Le poids d’un passé trop lourd à porter, que le chantage aggrave, plane sur tout le roman et entraîne des conséquences dramatiques. L’un des acteurs en vient même à tenter d’assassiner Maigret. Mais Le pendu de Saint-Pholien est aussi une histoire sur la compassion et le pardon. Maigret comprend vite que poursuivre et juger ceux que la vie a déjà punis ne ferait que condamner leurs propres enfants :

– On m'attend à Paris! prononça soudait Maigret en s'arrêtant.

Et tandis qu'ils étaient trois à le regarder, sans savoir s'ils devaient se réjouir ou se désespérer, sans oser parler, il enfonça les deux mains dans ses poches.

Il y a cinq gosses dans l'histoire. (2007-I : 465)

Dans ce quatrième roman des enquêtes du commissaire, Maigret est encore une fois dans le rôle du raccommodeur de destins (de manière moins radicale toutefois que dans Pietr le Letton) et de représentant de la « police de proximité humaine », pour citer Michel Carly. Comme quoi la lourdeur d’un homme que Simenon décrit de façon peu avantageuse

Il était grand et large, large surtout, épais, solide, et ses vêtements sans recherche soulignaient ce qu'il y avait de plébéien dans sa structure. Un visage lourd où les yeux étaient capables de garder une immobilité bovine.

Il ressemblait à certains personnages des cauchemars d'enfants, à ces figures monstrueusement grossies et sans expression qui s'avancent vers le dormeur comme pour l'écraser. (2007-I : 424)

peut cacher des trésors d’humanité.

Georges Simenon, Le pendu de Saint-Pholien© Paris, Fayard, 1931 et Omnibus, 2007.

#Haut de page.

Tag(s) : #1931, #Liège, #Belgique, #Fayard
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